Durant le confinement de novembre-décembre 2020, nous avons proposé aux étudiants la « gazette du confinement » pour garder le lien, et continuer à se former !
Création et évolution
Par Michaël Manuel, Professeur à la faculté des sciences de Sorbonne Université
Spécialiste de l’évolution des espèces animales et catholique, Michaël Manuel nous a donné un exposé précis et passionnant sur la théorie de l’évolution et son rapport avec les récits de la création dans la Genèse. « Les catholiques n’ont rien à craindre, l’évolution n’est pas contraire à la foi » a-t-il précisé. L’évolution manifeste « le feu d’artifice » des êtres au sein duquel on trouve l’homme. Les récits de la Genèse ne nous délivrent pas une histoire, mais une théologie nous révélant l’acte créateur de Dieu qui créé à partir de rien et maintient dans l’être une créature qui n’est pas Dieu et qui est bonne. Ce rapport apaisé n’élimine pas les questions qui demeurent aussi bien du côté de la science que du côté de la foi.
L’arbre de la connaissance du bien et du mal (Gn 2-3)
Par Jérôme Benarroch, Philosophe et talmudiste
Une présence fraternelle et détendue pour aborder un sujet délicat, celui du bien et du mal. Au cours de deux soirées d’étude du texte biblique nous nous sommes ouverts à la richesse d’une interprétation fondée sur le talmud la philosophie et la psychanalytique. L’incohérence du texte et son ambiguïté suscitent le questionnement. « Tu peux manger de tous les arbres du jardin, mais de l’arbre de la connaissance du bien et du mal tu ne mangeras pas. » Pourquoi préciser tous, si tous ne sont pas à manger ? D’où la femme a-t-elle reçu l’ordre ; de Dieu, d’Adam ? Qui est le serpent, que représente-t-il ? Nous sommes allés voir l’ânesse de Baalam (Nb 22) qui met également en scène un animal qui parle, mais aussi David et Ezechiel… Dieu ne veut pas l’ignorance mais bien la connaissance véritable.
Témoignage sur la vie
Par Marie-Axelle et Benoît Clermont, Parents de Gaspard
Une salle comble pour écouter le témoignage de ce couple qui a perdu un enfant atteint de la maladie de Sandhoff. Voici la synthèse reprise par l’aumônerie de la santé : « Avec beaucoup de délicatesse et de complicité, Marie-Axelle et Benoît ont insisté sur la dignité propre à chaque personne humaine, malade ou bien portante, et sur la fécondité extraordinaire de la vie de leur petit garçon, et de toute personne, aussi vulnérable soit-elle. Leur témoignage d’espérance et d’unité dans l’épreuve nous a tous édifiés. Nous n’oublierons pas leur message final: nous pouvons aimer mieux et nous donner chaque jour davantage! .
Transhumanisme : Pourquoi ? Comment ? Jusqu’où ?
Par Mgr Michel Aupetit, Évêque de Nanterre, ancien médecin (depuis le 7 décembre 2017, archevêque de Paris)
C’était une joie d’accueillir Mgr Aupetit qui vient de publier un ouvrage au titre évocateur : Construisons-nous une société humaine ou inhumaine ? (Paris, Edition du Moulin, Octobre 2016). Les avancées en biotechnologie modifient le vivant pour mieux le reconstruire, le contrôler et l’utiliser. Les arguments en faveur du transhumanisme peuvent paraître généreux (augmenter ou réparer les capacités humaines blessées ou atrophiées) mais ils limitent le « vivant » a des fonctions. Il y a un enjeu anthropologique derrière ces avancées scientifiques : qu’est-ce que l’homme ? Or l’homme n’est pas que du biologique. L’homme est une personne créée par amour, il est créé pour aimer. Sa faiblesse et sa fragilité deviennent alors des atouts si l’on veut bien accueillir la personne.
La ligature d’Isaac (Gn 22,1-19)
Par Joël Benhamou, Talmudiste, Yeshiva des étudiants de Marseille
Souriant et chaleureux, Joël Benhamou a accepté de passer deux soirées d’études avec des étudiants chrétiens. Le texte, souvent connu sous le nom du sacrifice d’Abraham (cf. Bible de Jérusalem), pose la question du rapport de Dieu avec l’épreuve. Dieu veut-il qu’Abraham sacrifie son fils Isaac ? Dieu veut-il faire souffrir Abraham en lui donnant cette épreuve ? La Tradition juive cherche un sens digne de Dieu, digne de la vie. Elle le trouve notamment à partir de l’étude de l’holocauste, en hébreu Olah, qui signifie « monter » ou « faire monter ». A travers un chemin passionnant nous découvrons la pédagogie de Dieu qui fait passer Abraham de l’idolâtrie à l’adoration du vrai Dieu.